Ci-dessous vous trouverez la lettre écrite par l’association Rom en Rom qui a été envoyée au cabinet de la bourgmestre Mme Dufourny d’Ixelles au sujet de l’expulsion d’habitants rue Vandenbroeck.
S’ils n’arrivent pas à obtenir des négociations en fin de cette journée, l’expulsion aura lieu demain matin. Des mesures ont été prises afin de protéger les enfants de ce douloureux moment et des membres de Rom en Rom dormiront sur place afin d’éviter toutes formes de violences inutiles..
Un rdv « festif et revendicatif » est organisé demain, jeudi à 10H du matin à la place Fernand Coq afin de pousser le pouvoir communal à prendre ses responsabilités aux niveaux du logement et de la scolarité des ses citoyens les plus discriminés.
Madame la bourgmestre et ses collaborateurs,
Nous vous contactons à nouveau par rapport aux habitants de la rue Vandenbroeck. Comme vous le savez l’association Rom en Rom suit depuis plusieurs années les familles qui résident actuellement à cette adresse. Malheureusement, 24h avant la date prévue de l’expulsion, aucune solution n’a été trouvée pour reloger les habitants. Deux femmes isolées, un couple et quatre enfants seront donc à la rue dès ce jeudi matin, malgré de nombreuses démarches de notre association auprès des autorités communales compétentes (service de prévention, cellule logement, éducateurs de rue, agences immobilières sociales).
Malgré le fait que la Belgique ait signé la Convention des droits de l’homme, soulignant l’intérêt supérieur de l’enfant, votre administration communale, à travers la décision de l’expulsion sans solution de rechange, prend une décision qui va à l’encontre totale de ces principes. Vous n’êtes pas sans savoir que l’effondrement de la situation de ces familles à la veille de la rentrée sera synonyme de rupture de la scolarité des enfants, alors que ceux-ci suivent leur parcours scolaire sur Ixelles depuis trois ans. Les plus grandes filles sont inscrites depuis cette année en troisième coiffure, formation qui est le dernier rouage pour leur assurer un accès à un travail et l’émancipation qui en confère.
Soutenant le principe de droit au logement ainsi que la vulnérabilité de ces familles, nous pensons qu’il est illégitime de mettre ces 3 femmes et ces 4 enfants à la rue sans proposer de solutions de relogement. Nous vous proposons dès lors de ne procéder à un retrait de la rue Vandenbroeck qu’à partir du moment où les familles auront une convention d’habitation pour un endroit, même si celle-ci doit commencer par un bail précaire.
Nous tenons aussi à répéter combien le parcours d’intégration de ces familles a été remarquable depuis ces trois dernières années, marqué notamment par la scolarisation des enfants, les cours de français des adultes, la mise en place d’une situation administrative, l’accès aux soins de santé, l’intégration dans le tissu social et administratif de la commune d’Ixelles. Les bénévoles de Rom en Roms qui ont assisté les familles dans ces démarches n’ont cependant pas les pouvoirs régaliens de l’état et sont dans l’impossibilité matérielle de fournir un logement décent à Veronika, Yvetta, Jimmy, Frida, Nikola, Miroslav, Esteban et Larissa.
Nous restons à votre disponibilité pour la mise en place d’une solution décente,
Bien à vous,
Les habitants de la rue Vandenbroeck et l’équipe de Rom en Rom.