« Les choses telles qu’elles vont nous disent la barbarie à venir.
Nous vivons dans une société de plus en plus brutale et déshumanisante, soumise à une violence voulue comme telle, qui a pour but de diviser, de séparer et d’éliminer, d’imposer la domination sans partage des puissants. Nous vivons sur une planète dont le bouleversement climatique menace d’ores et déjà l’existence même de centaines de millions d’humains et de multiples autres espèces. Nous n’avons plus le temps de tergiverser … »
Ce texte est écrit par les Actrices et Acteurs des temps présents. Il entend être à la fois un manifeste, une pensée en mouvement qui s’affiche comme telle, et une déclaration d’extension que chacun peut reprendre à son usage : « Nous sommes notre propre proposition ».
Ce manifeste Pays dans un pays, publié en 2018 par les Actrices et Acteurs des Temps Présents, en est aujourd’hui à sa troisième édition.
[Le Manifeste (3ème édition, juillet 2024 – format PDF) ]
C’est dire que ce texte a beaucoup circulé déjà. Il a d’abord servi de cadre à nos propres réflexions, sur les moyens concrets de mettre en oeuvre ce pays que nous appelons de nos voeux.
La diffusion du manifeste auprès d’un large public, individus ou collectifs impliqués dans des luttes écologiques et sociales, a en outre permis à de nombreux lecteurs et lectrices de se l’approprier et d’en débattre dans le cadre de leurs propres engagements.
S’il nous fallait changer quelque chose à ce texte, nous dirions juste que, depuis sa première publication, l’avenir qu’il annonçait s’est dangereusement rapproché.
Les pluies diluviennes et les inondations dévastatrices ont affecté dans leur vie quotidienne des millions de personnes à travers le monde : en Wallonie, dans le basin versant de la Vesdre, en 2021, au Pakistan en 2022, en Emilie-Romagne et au Rwanda en 2023, au Vietnam en 2024, tandis qu’ailleurs des gens mouraient sous la canicule. Les incendies de forêt ravageant d’immenses territoires, de l’Australie à la forêt amazonienne, de la Sibérie à l’Espagne ou la France, la fureur de l’eau comme celle des flammes nous montrent chaque jour un peu plus clairement la catastrophe qui nous menace, le sort funeste qui attend une grande part des espèces vivant sur la planète, si nous continuons de tergiverser.
Par ailleurs, la sauvagerie dont témoigne la repression de plus en plus sanglante des conflits sociaux ces derniers temps en dit long sur la volonté des puissants d’imposer leur domination sans partage ; gilets jaunes, grévistes, mouvements citoyens, militants du climat… : pluspersonne n’est à l’abri. Et les élections européennes de juin 2024 ont renforcé l’extrême-droite comme jamais depuis la deuxième guerre mondiale.
Reprendre en main notre avenir politique, en construisant ensemble et avec qui voudra, un pays dans le pays : ces mots fondent plus que jamais le programme de notre action.
Cette nouvelle édition du manifeste se double de la première parution des deux premiers numéros du manuel qui l’accompagnera désormais. Destinés à approfondir notre propos, à commencer par l’idée que nous nous faisons du pays, ces carnets aborderont tour à tour la question des bassins versants, des assemblées, des affaires communes, des contre-dispositifs ou encore de l’économie, de la propriété et bien entendu du pays. Les numéros « Faire pays » et « Penser le bassin » sont d’ores et déjà disponibles.
[Manuel: Carnet 1, Faire pays – juillet 2024 – format PDF) ]
[Manuel: Carnet 2, Penser le bassin – juillet 2024 – format PDF) ]