Les bassins versants des fleuves, avec leur réticulation d’affluents et de sous-affluents,
proposent en tout cas une architecture et une articulation propres
à renouveler le regard et à susciter du rêve politique.
Extrait de Pays dans un pays. Un manifeste, pp. 25-26
Train, affluent de la Dyle, bassin versant de l’Escaut, village de Grez-Doiceau, actuelle commune de Grez-Doiceau, province du Brabant wallon, 315 habitant.es (village).
26 août 2020, pollution. De l’hydrocarbure s’écoule, en quantité faible mais constante, dans le Train, le ruisseau qui traverse Grez-Doiceau. C’est le cas depuis le mois de juillet et malgré des alertes répétées, les fuites continuent. Devant l’impossibilité de déterminer d’où vient la pollution, la commune a adressé une lettre aux riverains du Train afin qu’ils vérifient l’état de leur cuve à mazout.
Meuse, bassin versant de la Meuse, Chooz, actuel département des Ardennes, 745 habitant.es
25 août 2020, sécheresse, nucléaire, énergie. Les deux réacteurs de la centrale nucléaire de Chooz B (Ardennes) ont été mis à l’arrêt, l’un vendredi minuit puis l’autre lundi soir. La cause est le faible débit de la Meuse, selon la direction de la centrale d’EDF. « Compte tenu des prévisions météorologiques actuelles et conformément à l’accord entre la France et la Belgique, le réacteur numéro un devrait s’arrêter lundi à 23h30« , a indiqué EDF. « Le placement et la durée de cet arrêt pour contraintes environnementales seront modifiés en fonction de l’évolution des prévisions météorologiques« , précise EDF dans un message publié sur son site Internet. L’accord transfrontalier entre la France et la Belgique détermine les seuils de débit d’eau de la Meuse pour permettre aux utilisateurs belges (industriels, acteurs du tourisme, collectivités locales…) de disposer en permanence d’une ressource en eau suffisante pour leurs activités ou installations, rappelle EDF dans le magazine de la centrale disponible en ligne. Selon cet accord, lorsque la moyenne sur 12 jours consécutifs du débit aval journalier de la Meuse descend en dessous de 22 mètres cubes par seconde, une unité de production doit être arrêtée. Si le débit sur 12 jours passe sous les 20 mètres cubes par seconde, les deux unités de production doivent l’être. L’unité de production numéro un avait déjà été arrêtée plusieurs jours à l’automne 2018, pour les mêmes raisons. Plus en aval, l’état de la Meuse n’a en revanche aucun impact sur la centrale de Tihange. Celui de ses trois réacteurs qui n’est pas en cours de maintenance, le numéro deux, continue de fonctionner normalement. Anne-Sophie Hugé, porte-parole d’Engie Electrabel, l’exploitant de la centrale de Tihange, détaille les normes en vigueur : « Au niveau du débit de la Meuse, il n’y a pas de limite fixée. Mais nous exploitons selon un permis d’environnement qui fixe un seuil de températures qui doivent être respectées, températures de l’eau en amont et en aval de la centrale. Et, de façon globale, la température de la Meuse ne peut pas dépasser le pic de 28 degrés en aval de la centrale, avec des possibilités de dépasser, mais de façon très limitée et sans jamais dépasser les 29 degrés. Des mesures doivent être prises si jamais ces seuils ne peuvent pas être respectés, notamment en fonction de fortes températures ou d’une période de canicule pour, justement, être en mesure de respecter, à tous moments, les conditions du permis. Les règles à appliquer sont des règles régionales. A Doel, nous avons dû justement, quand il faisait très, très chaud, légèrement moduler la production de certains réacteurs« . (Avec RTBF et AFP)
Ru de Franc-Waret affluent de la Gilbressée, bassin versant de la Meuse, village de Franc-Waret, actuelle commune de Fernelmont, province de Namur, 315 habitant.es (village).
25 août 2020, pollution. Les dix tonnes de nitrate d’ammonium stockées dans le hangar de la ferme Graux qui a pris feu le 20 août dernier ont fini par contaminer le Ru de Franc-Waret ainsi que les étangs du château quelques jours plus tard. Le 25 août, plusieurs centaines de poissons morts flottaient autour du château du Domaine de Franc-Waret, asphyxiés par l’eutrophisation due à la destruction de l’oxygène dans l’eau. Cette pollution est la conséquence de l’écoulement des eaux utilisées par les pompiers pour maîtriser le feu et empêcher l’embrasement des engrais stockés. Au soir de l’incendie, le capitaine des pompiers précisait ainsi qu’il « était important de beaucoup arroser l’engrais pour rendre inerte le nitrate d’ammonium présent dans l’engrais et éviter tout risque de surchauffe pouvant entraîner une réaction en chaîne ». Le nitrate d’ammonium, outre qu’il sert de composant à des engrais azotés est aussi un agent explosif puissant. Il est désormais question de puiser les eaux contaminées afin de permettre au fermier propriétaire du nitrate d’arroser ses champs afin de ne pas perdre la totalité de ses engrais…
Ourthe affluent de la Meuse, village de Hotton, actuelle commune de Hotton, province de Luxembourg, 5531 habitant.es (entité).
21 août 2020, sécheresse. Au matin du 21 août, des habitants ainsi que des employés du Centre d’Interprétation de la rivière, Riveo, ont constaté l’assèchement complet d’un bras de l’Ourthe passant au centre du village de Hotton. Un appel a été lancé via les réseaux sociaux pour mobiliser la population afin de sauver les poissons toujours vivants et coincés dans les flaques restantes. L’opération a permis de sauver plusieurs dizaines de kilos de poissons, soit quelques milliers de truites, barbeaux, anguilles, écrevisses ou moules sauvages qui ont été rejetés dans l’Ourthe toujours, mais de l’autre côté de l’île d’Oneux où le flux d’eau, même s’il est en diminution, est toujours actif.
Wamme, affluent de la Lhomme, sous-affluent de la Lesse, bassin versant de la Meuse, village de Jemelle, actuelle commune de Rochefort, province de Namur, 12554 habitant.es (entité)
21 août 2020, sécheresse. Depuis plusieurs jours, la Wamme et la Lhomme sont totalement ou partiellement à sec à Jemelle. Cette sécheresse qui touche les deux cours d’eau de la commune de Rochefort, actuellement victime de pénuries d’eau, a des conséquences concrètes sur la faune (on constate notamment une diminution de la population de truites), mais elle a aussi des conséquences visibles en matière de prolifération d’algues. Cette situation n’est pas une première pour la commune de Rochefort, mais les faibles pluies du printemps tendent à accentuer cette tendance depuis quelques années. La sécheresse dans la Wamme et dans la Lhomme s’explique aussi par une particularité géologique. Les deux rivières s’écoulent sur le territoire très calcaire de la Calestienne qui est une roche très perméable et donc, tant la Wamme que la Lhomme continuent de s’écouler mais souterrainement jusqu’à la résurgence d’Eprave où l’eau refait surface. Par effet ricochet, cette sécheresse a donc aussi un impact sur la qualité des nappes phréatiques car les eaux polluées rejetées dans le cours d’eau ne sont plus diluées. Or, on sait qu’à Rochefort la qualité des eaux souterraines a une importance toute particulière. C’est une raison de plus d’être attentif à ce que l’on déverse dans les deux cours d’eau. (Avec matélé.com)
Etat général des eaux de la Meuse, bassin actuellement français
18 août 2020, sécheresse, approvisionnement. Pour la quatrième fois cette année, l’observatoire sécheresse du département de la Meuse s’est réuni le 18 août 2020. Le mois de juillet 2020 a connu seulement 10 % de la pluviométrie normalement attendue. Cette absence de précipitation conjuguée aux fortes chaleurs a aggravé la baisse générale des débits de tous les cours d’eau. Les indices d’humidité des sols approchent les records secs de 1976. Sur la base de ces éléments, le département de la Meuse a été placé en alerte renforcée Sécheresse, l’objectif essentiel est de restreindre les usages de l’eau non essentiels afin de pouvoir maintenir les usages prioritaires. L’interdiction de la pêche est aussi décrétée dans la plupart des cours d’eaux.
Source de la Tridaine, sous-bassin de la Lesse, bassin de la Meuse, actuelle commune de Rochefort, province de Namur, 12554 habitant.es (entité)
14 août 2020, sécheresse, approvisionnement en eau potable, conflit. Depuis plusieurs étés, les habitants de la ville de Rochefort, dont les robinets sont alimentés par la source de la Tridaine se retrouvent régulièrement sans eau potable. Cette source faite l’objet depuis quelques années d’une controverse sur sa propriété et son usage entre le groupe carrier Lhoist (5ème fortune de Belgique) et les moines de l’abbaye de Rochefort : l’approfondissement de la carrière voulue par le groupe multinational et qui suppose le percement de la nappe phréatique d’où jaillit la Tridaine est jugé nocif pour la qualité de l’eau avec laquelle est produite la célèbre Trappiste. Cet été encore, les coupures d’eau n’ont pas manqué et l’Abbaye pointe le manque de prévoyance de la bourgmestre locale qui a choisi cette fois de recourir à un puits « appartenant » au groupe Lhoist plutôt qu’à une puits «appartenant » à l’abbaye. Alors que les robinets de la ville étaient alimentés depuis juillet par la source de l’abbaye, les autorités politique ont choisi le 5 août de recourir plutôt à un puits proposé par Lhoist en raison d’un débit jugé trop faible de la source habituelle. « Les pompages de Lhoist ont commencé le 5 août à 10h00. À 13h30, la source Tridaine était complètement asséchée » dit un communiqué de l’Abbaye paru aujourd’hui. Hier 13 août, la bourgmestre a donc demandé aux moines de remettre leur puits à disposition de la commune.
Etat général des eaux en actuelle Région wallonne
12 août 2020, sécheresse. La situation est actuellement critique dans 14 communes wallonnes. Les bourgmestres prennent donc des mesures de restrictions. Cela concerne les communes de Rouvroy, Hannut, Gouvy, Manhay, Theux, Habay, Gesves, Stoumont, Trois-Ponts, Vielsalm, Houffalize, Tenneville, Bouillon, Libramont-Chevigny, Beauraing, Rochefort, Tellin et Libin.
Ourthe, affluent de la Meuse, bassin de la Meuse, actuelle commune d’Esneux, province de Liège, 13023 habitant.es (entité)
9 août, sécheresse, pollution. La commune d’Esneux vient de lancer un appel à sa population. Elle lui demande d’éviter de se baigner dans l’Ourthe. Des cyanobactéries, connues aussi sous le nom d’algues bleues, y seraient présentes en très grande quantité « vraisemblablement, cette bactérie y est présente toute l’année, mais en période de chaleur comme pour le moment avec des eaux très basses, elle prolifère et c’est là qu’elle devient dangereuse » indique Bruno Salamon, chef de poste au commissariat d’Esneux. Ces bactéries peuvent en effet provoquer des troubles divers et variés chez l’homme comme des irritations de la peau, des maux de tête, des nausées, des gastro-entérites aiguës, ou dans le pire des cas, provoquer des troubles neurologiques. Après Esneux, ce sont les communes de Ferrières, Comblain au Pont et Hamoir qui pourraient aussi interdire formellement toute baignade dans l’Ourthe.